Depuis 1983, la famille Kramer se consacre exclusivement à la culture des lilas et dans l’intervalle, ils n’ont pas moins de 8 superbes sortes dans leur assortiment. Kees Kramer nous sert de guide et nous fait découvrir avec enthousiasme le processus de production de cette petite perle.
Un processus qui est d’ailleurs extrêmement long. Il faut en effet 2 années de patience pour parvenir à une fleur de bon niveau. Au total, les Kramer ont ainsi 40 000 arbustes, ce qui leur permet de récolter chaque année environs 20 000 fleurs. La production commence en octobre et continue jusqu’à la fête des Mères (début mai aux Pays-Bas).

Mais que fait-on alors le reste de l’année ?
« Pour la période où le lilas ne fait pas de fleur, on remet l’arbuste en terre. Il peut se reposer et se revivifier, et l’on évite ainsi tout phénomène d’épuisement. Dans un premier temps, les arbustes sont donc en sol tourbeux. A l’aide d’une petite grue, on sort les arbustes de terre et on les transporte avec notre barge jusqu’à nos serres. On ‘maltraite’ ensuite un peu la plante pour l’inciter à faire des fleurs. Sous serre, la température est facilement de 30 à 40 degrés !

Nos serres sont divisées en 6 grandes sections, chacune de température différente, de façon à ce que chaque semaine, on puisse récolter dans 1 ou 2 sections. La première section est la plus chaude. C’est ici qu’on place les arbustes qui viennent tout juste de l’extérieur. Lorsqu’ils arrivent le bouton est encore complètement fermé. Dans cette serre, nous mettons les bourgeons bien au chaud pour qu’ils puissent fleurir. D’octobre à décembre, nous commençons à 40 degrés. En janvier, c’est généralement autour de 30 degrés. Lorsqu’on se rapproche de la saison de floraison, les lilas requièrent de moins en moins de chaleur, et le développement des boutons se poursuit alors en plein air », nous explique Kees Kramer.

Est-ce que le bois de lilas vient aussi de chez vous ?
« Oui, bien sûr ! Chaque année, des arbustes meurent, environ 10 % du total, et ce, pour des raisons très diverses. Certaines espèces ont une durée de vie plus courte que d’autres. Nous avons même des arbustes qui sont là depuis 70 ans ! Nous utilisons les arbustes en fin de carrière pour leur bois, et vous retrouvez ces produits dans la webshop de Bloomer. »

Les lilas sont sans conteste un produit d’une grande beauté, mais leur avenir est peut-être moins radieux. Ces 20 dernières années, la production et le nombre de producteurs ont été réduits de moitié, en raison notamment du travail intensif. La culture du lilas requiert un haut niveau de spécialisation et parmi les nouvelles générations, peu de professionnels sont prêts à prendre la relève. Kees Kramer pense d’ailleurs que dans les années à venir, le nombre de producteurs continuera à se réduire.

Kramer Seringen n’utilise pratiquement pas de pesticides. Les 15 producteurs de lilas encore en activité aux Pays-Bas ont convenu de ne pas demander de certifications. Du fait de leur approche artisanale et de l’utilisation très minime de pesticides, l’obtention de certifications rendrait l’opération trop coûteuse.

Est-ce que vous saviez que si vous faites une balade en bateau mouche sur les lacs Westeinderplassen, vous passerez tout près des lilas de Kramer Seringen ? En haute saison, tous les arbustes sont en fleurs. Vu de l’eau, c’est absolument superbe !